ASTROLOGIE SIDERALE OU TROPICALE ?
J'ai été formé en astrologie par Gyrovagus (cours complet d'astrologie)
et ai étudié les cours de Labouré (astrologie sidérale, prédire par les révolutions solaires et lunaires, Astrologie hindoue, Manuel d'astrologie divinatoire, etc.), les deux pratiquant à la fois l'astrologie
occidentale (utilisant majoritairement le zodiaque tropical) et l'astrologie
indienne (usant du zodiaque sidéral). Voici ce que dit en substance Labouré (et de
nombreux autres auteurs) à propos de toutes les controverses stériles entre "spécialistes" des deux écoles:
"J'ai parfois arbitré des prises de positions concernant les différentes
écoles d'astrologie. Chacun se réclame d'une École et clame haut et fort son
appartenance. On parle d'École Uranienne, Indienne, Sidérale, Humaniste, Traditionnelle,
Karmique, etc. En fait, je suis encore surpris, après dix-neuf années de
pratique professionnelle, du nombre de courants qui façonnent l'astrologie. Je
suis surpris par ceux qui se réclament de la tradition et qui pourtant sont
loin de l'art des astrologues européens du XVIIe siècle…Peut-on demander à un
astrologue humaniste de répondre à des questions pratiques, d'échéances et de
datation ? S'il ne pratique que l'astrologie de cette école, il ne s'en sortira
pas. Pour preuve, certains astrologues humanistes prétendent qu'on ne peut pas
faire de prévision en astrologie, alors qu'ils devraient simplement dire : « Je
ne sais pas le faire… » Car on peut le faire. On ne peut jamais en dire plus
que libre-arbitre ne le permet, mais on peut prévoir. Le libre-arbitre est
souvent surestimé par les humanistes. Peut-on répondre à des questions
intérieures uniquement avec l'astrologie indienne ? Oui, mais un apport
humaniste sera d'un grand secours. Peut-on être précis en utilisant
l'astrologie « traditionnelle » actuelle ? Oui, mais cela prend beaucoup de
temps et un ou deux thèmes horaires vont largement avantager le ou la cliente.
Ceux qui cherchent uniquement à mieux se connaître préféreront l'École
humaniste, qui dépasse largement les autres écoles sur ce plan.
En
clair, les différentes écoles répondent toutes à des besoins particuliers.
Prenons l'astrologie indienne et confrontons-là à l'astrologie traditionnelle
occidentale. Depuis la Terre, il n'y a pas plus de zodiaque tropical que de
zodiaque sidéral. Ce ne sont que des repères et des abstractions mathématiques
et non quelque chose de réel. Dans son « Dialogue sur les deux systèmes du
monde », Galilée écrivait : « Les
choses reviennent au même si la Terre seule se meut alors que le reste de
l'Univers est immobile ou si, alors que la Terre seule est immobile, tout
l'Univers se meut d'un même mouvement. » Einstein le disait
aussi en ces termes : « Pour
être capables de déterminer les positions des corps, nous avons besoin d'un
système de référence. »
En astrologie, il suffit de savoir comment travailler avec ces repères. On
n'interprète pas de la même façon en sidéral qu'en tropical (et un bon
astrologue, quelque soit la "réalité" plus apparente du zodiaque
sidéral, l'accepte comme un "repère" et rien d'autre (je sens que les
traditionnalistes épris de vérités CONCRETES vont frémir!). Nombreux sont les
astrologues tropicalistes qui clament haut et fort : cela ne marche pas, je ne
me reconnais pas avec Mercure dans tel ou tel signe. Cette réponse est classique
quand on ne suit pas la méthodologie sidérale. En sidéral, Mercure est avant
tout le maître de deux maisons, par ses maîtrises sur les Gémeaux et la Vierge.
Cette planète ne signifiera rien de plus que ce qui est en rapport aux maisons
dont cette planète est maîtresse. Par exemple, si Mercure est maître de I avec
un Ascendant Vierge et si elle est située en Verseau, elle sera en Maison VI et
cela marquera la personne et son comportement, par sa maîtrise sur l'Ascendant.
Pour
mieux comprendre cette dualité tropical/sidéral, prenons l'exemple d'un homme
qui traverse un carrefour. Tout à coup, caché par une camionnette, il
disparaît. Changeons d'angle et déplaçons-nous ailleurs dans ce carrefour. Il
réapparaîtra à nos yeux. C'est la même chose en astrologie quand on parle des
zodiaques : En changeant de position, on verra certaines choses que l'on ne
verrait pas si l'on était resté sur place. Mais si l'on ne cherche pas à voir
cet homme mais autre chose, on aura intérêt à ne pas changer d'angle de vue. Il
ne faut pas jouer les paresseux en voulant tout résoudre à l'aide d'une seule
méthode en astrologie. A moins de ne se cantonner que dans son secteur de
prédilection.
Voici comment je procède :
Questions personnelles et intérieures : Astrologie indienne, utilisation
intensives des divisions, D5 (état d'esprit) et D9 (Vie relationnelle). Le
thème tropical est utilisé en faisant un petit crochet par chez les humanistes.
Questions professionnelles : Astrologie Indienne, Maison X et D10. Je monte
toujours un thème horaire comme complément
Questions à plus ou moins long terme : Périodes planétaires (sidérales), avec
des révolutions solaires sidérales et un tout petit peu de progressions
secondaires, juste pour mieux situer l'individu.
Questions sentimentales
courantes : Thème horaire. Pour la recherche de la date d'une rencontre, je
fais appel à l'astrologie indienne, avec un usage intensif du D9 et parfois les
maisons uppachayas en relation avec les périodes planétaires. L'ashtakavarga
est souvent utile, quoique pas indispensable.
Une simple question rapide sur des sujets divers : Thème horaire
Personne ne connaissant pas son heure de naissance : Thème horaire
Denis Labouré a souvent parlé de « tradition », en des termes justes, indiquant
que c'est un courant, et qu'en même temps, cela ne veut rien dire. À force de
rester coincés par la tradition et par les écoles, on ne fait rien évoluer. Au
lieu de les faire cohabiter, on divise l'astrologie et chaque gourou prétend
qu'il est le seul à avoir raison. À l'inverse, à trop chercher des voies
nouvelles, on désapprend l'astrologie. Par exemple, on sait plus travailler
qu'avec les aspects et les maîtrises ont été oubliées. Qui sait ce qu'est un
terme, un décan ou une triplicité ? Seul les érudits et les chercheurs le
savent… N'utilisons que des méthodes qui donnent vraiment satisfaction et qui
ne prennent pas des heures à l'interprétation. Toutes les méthodes qui ne
marchent pas dans 80% des cas devraient être abandonnées. On peut jeter la
moitié des livres...
Or (et je parle ici à présent de ma propre
expérience d'astrologue "amateur" ayant tout de même
plus de 15 ans de pratique) j'ai toujours été étonné par la précision
prédictive de l'astrologie occidentale tropicale (ce qui me permets de sortir
de la controverse ci-dessus par le haut). Lorsque j'étais jeune astrologue à
Brazzaville j'ai été consulté par un de mes amis qui avait appris ma passion de
l'astrologie et qui souhaitait me tester. J'ai joué le jeu et dressé son thème
astral. J'ai pu "voir" ou "lire" en en restant à
l'astrologie tropicale la date des évènements majeurs de sa vie (son premier
rapport sexuel à 15 ans suivi d'une complication vénérienne avec suppuration,
son mariage et la date de son exil en France, etc.). Je pense donc que tant
qu'une méthode fonctionne, ses fondements historiques peuvent être remis en
cause, mais pas sa validité. A partir de ce moment on voit bien alors que
quelque chose (un paramètre d'ordre non rationnel) échappe alors à celui qui en
est le détracteur...